mercredi 11 janvier 2012

Rayas 2002 : Le Pirate du Grenache.

Diantre qu’elle est magnifique cette couleur ! Serait-il donc possible que pareille robe puisse être l’apanage d’un Grenache ? Rien qu’en voyant ce brillant élixir s’épanouir dans mon Graal translucide, il m’est impossible d’imaginer qu’il soit un des géants rhodaniens. Et pourtant, c’est bien lui : Rayas, ce corsaire indomptable qui transforme la terre nue en une Mer Rouge écarlate, ce bougre devenu borgne après avoir bu l’élixir du savoir, ce Flibustier des Sept Mers qui réveille des hordes entières de mercenaires enfouis sous les sables brûlants des plages méditerranéennes. Diable qu’il est élégant !!! Ce pirate au cœur pur, ce commandeur du Châteauneuf, ce chasseur invétéré qui pourfend les essences les plus douces quatre coins du globe. Qu’il a fière allure lorsqu’il chevauche avec panache cette licorne, figure de proue de son vaisseau insaisissable. Qu’il est envoûtant lorsqu’il libère toutes ces fragrances de roses emprisonnées  dans les fûts minéralisés de la cale de son bateau. Même le marin le plus aguerri ne peut y résister, car la magie qui opère au plus profond des entrailles de son navire est l’œuvre d’un des plus grands sorciers des océans. Connaissant les moindres recoins de la mer des Indes, il se joue de la rose des quatre vents en nous faisant voyager à travers le temps depuis ce siècle où Turner trouva le chemin de la grâce, au milieu des ouragans de couleurs. Illuminant les nuits des naufragés, il envoûte puis enchante les esprits égarées éprouvant le besoin viscéral de retrouver le cap de la pureté. Son trésor enfouit au plus profond d’une crique tenue secrète sous les sables ancestraux, recèle une fortune inestimable héritée de ses ancêtres, prophètes du Grenache, qui naviguèrent jadis, par delà les tempêtes à la recherche de la lumière du phare monolithe, suspendu au sommet de la Cité des Papes.

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